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Sîmorgh ,symbole de l'âme renaissant de ses cendres


Le mythe d’un oiseau ressemblant au phénix, symbole de l'âme renaissant de ses cendres, se réincarnant à partir de la matière renouvelée, se retrouve dans de nombreuses mythologies de par le monde, et spécialement dans cette légende persane, reflet des enseignements sacrés irriguant cycliquement le monde, sans exclusive de race, lieu ou culture. Exhortés par la huppe, messagère d'amour, tous les oiseaux du monde, connus et inconnus, décidèrent de partir à la recherche de l'oiseau-roi Sîmorg, symbole de Dieu dans la tradition mystique persane. Après un voyage plein de dangers, et après avoir parcouru les sept vallées du monde, les trente survivants connurent l'ultime révélation : le Sîmorgh était leur propre essence, jusqu'alors enfouie au plus profond d'eux mêmes. Les oiseaux rejoignent finalement la demeure du Sîmorgh et le cheminement se termine dans la paix.


Cette épopée révèle un archétype de l'inconscient collectif et illustre le voyage de l'esprit, de la conscience s'incarnant et évoluant successivement dans des formes de plus en plus abouties. Elle a pris sa source ( à notre connaissance ) dans la légende chinoise du Phoenix, est passé dans le monde Zoroastrien en Perse (sur le Demâvend - Elbourz, se tenait le grand Phénix Sîmorgh dont un œil regardait le passé et un autre l’avenir..), puis dans les traditions sémitiques (Sîmorgh ou Simurgh, roi des oiseaux, au sommet de la montagne cosmique Qaf ), pour être enfin adaptée au goût des envahisseurs islamiques par le grand initié persan ATTAR, dit le parfumeur, au XIIéme siècle.

Cette « logique ou langue des oiseaux » est dépositaire d'un savoir différent de notre pensée habituelle tout l'art du poète suggère l'indicible, le secret caché derrière le rideau, art paradoxal de fusion quasi alchimique des bribes de l'être…

Farid-ed-dîn Attâr rapporte qu’un grand groupe d’oiseaux, à la recherche de leur roi, le mystérieux Sîmorg, un oiseau si beau qu'aucun regard humain ne peut en soutenir la vue, partirent en voyage, et traversèrent de nombreux obstacles au cours desquels la plupart laissèrent la vie. Arrivés peu nombreux en haut de la montagne, ils comprirent que le Roi recherché s’était identifié à chacun d’entre eux, en était leur synthèse accomplie.

"Un jour se réunirent tous les oiseaux du monde, connus et inconnus. Ils éprouvèrent le désir de se donner un roi. La huppe leur tint à peu près ce langage : « Nous avons un roi légitime.., son nom est Sîmorg... le lieu qu'il habite est inaccessible, et il ne saurait être célébré par aucune langue... Chose étonnante ! Ce qui concerne le Sîmorg commença à se manifester en Chine au milieu de la nuit... » Et les oiseaux de décider de l'avoir pour souverain. Mais la route est longue et lointaine... »

De nombreuses vallées mènent au lointain Sîmorg. Certains trouveront leur bien dans la vallée de l'amour ou de la connaissance, d'autres dans la vallée de l'indépendance, d'autres encore dans la vallée de l'unité ou de la stupeur. Mais la dernière vallée est aussi à franchir, celle de la pauvreté et de l'anéantissement.


La conférence des oiseaux est une oeuvre majeure de la littérature persane écrite par Farid Al-Din Attâr, poète sufi du douzième siècle.

"Quand Sîmorgh enlevant son voile, révéla son visage, tel l’éclatant soleil Elle jeta sur la terre des ombres par milliers Et des oiseaux parurent, sans nombre, à chaque souffle Celui qui sait de qui il est l’ombre portée Se trouve libéré, qu’il vive ou bien qu’il meure Si tu n’a pas les yeux pour voir Sîmorgh C’est que ton cœur n’est pas poli comme un miroir Ce miroir, c’est le cœur, regarde dans ton cœur! Peut-être y verras-tu enfin briller sa face"


« Mon discours est sans parole, sans langue et sans bruit; comprend-le sans esprit et entend-le sans oreille » - Attâr



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