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Et tu trouveras le trésor qui dort en toi .Laurent Gounelle

[..] — Je me suis longtemps considérée athée, puis j’ai découvert la valeur des paroles de Jésus que j’ai alors perçu comme un grand sage.

J’ai appliqué ses préceptes pour les expérimenter moi-même, et j’ai été troublée par ce que j’ai alors vécu.

J’ai compris qu’ils me guidaient vers la libération de mon ego, et les rares fois où j’y suis effectivement parvenue pendant quelques instants, j’ai touché du doigt ce qui ressemble à une autre réalité, un monde où je ne cherche plus compulsivement à exister indépendamment des autres, un monde où je me sens au contraire connectée aux autres, au point de fusionner avec eux, avec l’univers, avec tout.

Peut-être est-ce un aperçu de ce que Jésus appelait « le Royaume des cieux » ? Je n’en sais rien. Peut-être est-ce une connexion à la part de divinité présente en nous ? J’ai en effet souvent entendu qu’au fond de nous, il y a le péché.

Aujourd’hui, je sais que c’est faux : au fond de nous, il y a le divin. Le péché n’est que ce qui nous en détourne. Alors est-ce que Dieu existe ? J’ai longtemps ri à l’idée d’un vieux barbu sur un nuage, doté de pouvoirs exceptionnels. Les Juifs ont sans doute raison de refuser de nommer Dieu. Nommer met des images dans notre esprit, personnifie ce qui n’est pas une personne, transforme en matière ce qui est immatériel.

Le simple mot « Dieu » m’évoque en effet un personnage ayant une existence palpable, doté de pouvoirs absolus, qui régenterait tout, des naissances aux morts en passant par les destins de chacun et la marche de l’univers.

En cela je ne peux croire. En revanche, il existe peut être une force créatrice, une énergie, une conscience dont nous serions sans le savoir un élément, une fraction, un chaînon.

Tout comme notre corps est une poussière d’étoiles, un fragment de l’univers, notre conscience serait un fragment d’une conscience universelle et d’une force créatrice auxquelles on appartiendrait tout en s’en croyant détaché et indépendant, parce que jouissant en plus d’une conscience individuelle.


Notre conscience individuelle nous ferait oublier cette conscience universelle qui est aussi nôtre, et notre ego nous en couperait en nous poussant à nous désunir, nous séparer pour se distinguer individuellement.


Si c’est cette énergie impalpable, cette force créatrice, cette conscience universelle que l’on appelle Dieu, alors Dieu n’est pas une puissance extérieure à nous-même que l’on doit implorer pour obtenir des faveurs comme si l’on s’adressait à un maître de l’univers.

Ce serait plutôt une force cosmique mais aussi intérieure à laquelle on peut se connecter et à travers laquelle on peut revivre, à la manière d’un retour au bercail, en se libérant de ce qui nous en sépare, c’est-à-dire notre ego.

Au XIII siècle, Maître Eckhart disait : « L’homme doit être libre de cette manière qu’il oublie son propre moi et reflue, avec tout ce qu’il est, dans l’abîme sans fond de sa source. » Même s’il n’employait jamais ce terme, Jésus invitait sans cesse à se libérer de l’ego.

J’ai personnellement tout essayé pour y parvenir, et n’ai réussi que de façon très ponctuelle. Plus on veut s’en libérer, et plus il résiste, en effet, et cela explique l’échec de la culpabilisation à laquelle se sont livrés les chrétiens pendant des siècles. La résistance de l’ego est sans doute illustrée dans les Évangiles par la grande difficulté qu’ont les apôtres à appliquer les préceptes de Jésus, à éveiller e le divin qui sommeille en eux.

En fait ils n’y parviennent guère et Jésus s’en lamente tout du long, jusqu’au dernier soir avant son arrestation, où il leur demande de veiller et aucun n’y parvient : tous s’endorment malgré leur bonne volonté, ce qui fait dire à Jésus : « L’esprit est bien disposé mais la chair est faible. » Mais il existe un secret.


Il existe un secret et Jésus lui-même semble l’avoir découvert vers la fin de sa vie, puisque c’est surtout là qu’il le répète, allant jusqu’à dire, au final, que s’il n’y avait qu’une seule chose à retenir, ce serait celle-là.

Ce secret, je viens de comprendre qu’il avait le pouvoir de nous faire évader de l’enfer de l’ego pour nous conduire au paradis de la vie éveillée. Ce secret… c’est d’aimer.

Quand on aime, quand on ressent de l’amour, que ce soit pour un être humain, un animal, une fleur ou un coucher de soleil, on est porté au-delà de soi.

Nos désirs, nos peurs et nos doutes se dissipent. Nos besoins de reconnaissance s’évanouissent. On ne cherche plus à se comparer, à exister plus que les autres.

Notre âme s’élève tandis que nous sommes tout entiers emplis de ce sentiment, de cet élan du cœur qui s’étend alors naturellement pour embrasser tous les êtres et toutes les choses de la vie. Alain, le philosophe, disait que l’amour est un merveilleux mouvement pour sortir de soi.

C’est aussi un merveilleux mouvement pour se retrouver, en fusionnant avec l’univers, à la source de soi-même, là où nos problèmes n’ont plus cours et où règne la joie.


Aimer, c’est déjà s’aimer soi-même.

S’aimer nous donne la force de ne pas être blessé par les piques décochées par l’ego des autres, et de ne pas les laisser activer le nôtre en retour.

Aimer, c’est aimer l’autre en parvenant à discerner la personne derrière un ego parfois déplaisant, et voir alors ce dernier se dissoudre.

Aimer, c’est trouver la force de parvenir à aimer ses ennemis, et les transformer en alliés.

Aimer, c’est aimer la vie malgré les tracas et les coups durs, et découvrir qu’ils ne sont que les outils de notre lâcher-prise, de notre évolution, de notre éveil.

L’amour est la clé de tout.

Le secret du monde. [...]









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